Introduction
De nombreuses données, progressivement
accumulées, modifient profondément l'image du cannabis, trop longtemps
banalisée. Cela concerne d'abord sa très large diffusion de type quasi-
épidémique. La France est, parmi les 27 États membres de l'Union européenne,
son tout premier consommateur [1] ; on y
dénombre près de 1 500 000 usagers réguliers, dont 900 000 d'entre eux qui en
consomment quotidiennement. La loi de 1970, qui prohibe sa consommation et son
trafic, n'est pas appliquée. Elle n'est même pas toujours connue, elle n'est en
tous cas, ni enseignée, ni expliquée, ni justifiée. Le trafic du cannabis est
assuré par plus de 200 000 « dealers ». Les premiers usages de la drogue sont
de plus en plus précoces. Ils sont constatés désormais dès le collège, où elle
commence à intoxiquer des élèves de 12 à 15 ans [1].
Le taux de son principal constituant toxicomanogène, le tétrahydrocannabinol
(THC) s'est accru dans les produits en circulation d'un facteur 6,5, au cours
des 40 dernières années [2]. Simultanément, au-delà
des « joints » et des « pétards », se sont développés de nouveaux modes de
consommation, conçus pour délivrer à l'organisme de plus grandes quantités de
THC : des nébuliseurs, des pipes à eau, les cigarettes électroniques utilisant
des recharges d'huile de cannabis, etc. [3].
En outre, à une fréquence presque mensuelle, sont proposés sur le cybermarché
noir des canna- binoïdes de synthèse qui stimulent les mêmes récepteurs (CB1)
que le THC, mais d'une façon encore plus puissante. Enfin, de nombreuses études
récentes, ayant trait aux méfaits du cannabis/THC, non seulement confirment et
souvent expliquent les méfaits déjà connus, mais aussi en révèlent de nouveaux.
Ce corpus établit clairement que le cannabis est une drogue notoirement
délétère [4].
On consacrera cette brève revue aux effets
épigénétiques du cannabis/THC.
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