Trop grands pour être indépendants

 

Trop grands pour être indépendants

Conseil, déontologie et compétences

 

Devant la montée des théories dites du complot et des interrogations sur la politique menée au niveau mondial face au virus, il me parait urgent de rappeler quelques évidences simples, qui sous le choc que nous avons tous vécu, semblent avoir été oubliées.

Dans le domaine du conseil et de l’audit, existe une contradiction à peu près insoluble. La compétence d’un bureau de conseil et d’audit augmente en raison de son expérience et des informations dont il dispose grâce au nombre de ses missions et de ses clients, mais dans le même temps cette dimension cause des conflits d’intérêts qui le rendent non seulement inapte mais même dangereux pour certains clients potentiels.

Les grands cabinets de conseils au niveau mondial, ont pour clients principaux les grandes entreprises, multinationales le plus souvent. Il leur est impossible de donner des conseils à d’autres personnes juridiques, Etats ou associations ou personne, qui pourraient contrarier fortement les intérêts de ces clients principaux, soit directement, soit en nuisant à leur secteur d’activité.

Le seul fait pour un gouvernement, de recourir à l’un de ses cabinets, à propos d’un sujet concernant les intérêts de ces grandes entreprises, est donc par définition une faute politique. Car la mission d’un gouvernement est de veiller aux intérêts de son peuple, ainsi qu’à sa responsabilité envers les autres peuples, en les faisant prévaloir sur tout intérêt individuel privé d’une autre organisation.

Un gouvernement peut recourir ponctuellement, exceptionnellement, à des conseillers, ingénieurs ou savants ayant par ailleurs des revenus provenant d’entreprises privées, lorsque leurs compétences n’existent pas parmi les agents de la fonction publique de l’Etat, et tant qu’elles ne s’y trouvent pas. Mais ce recours doit rester marginal, sans quoi il n’y a plus d’assurance possible de la conformité des décisions du gouvernement, ou du législateur avec l’intérêt général ou bien commun du peuple, ni de respect de la souveraineté démocratique.

Lorsqu’un Etat manque des compétences internes à son administration ou bien que dans un pays, des compétences scientifiques et savantes indépendantes et des entreprises privées et du gouvernement font défaut, il est évident que le risque existe d’une définition des politiques de l’Etat en fonction des seuls intérêts des plus grands propriétaires d’entreprises privées ou de politiciens au pouvoir. Politiciens parvenant au pouvoir par le soutien de grands propriétaires.

Le fait que les carrières des personnes puissent se dérouler dans le secteur public puis dans le secteur privé, entrepreneurial d’une part et association d’autre part, et sans délai de viduité suffisant entre les divers emplois et fonctions, ajoute aux risques de conflit d’intérêt.

L’idée de complot est historiquement liée à une accusation d’intention malveillante, historiquement, les juifs sont décrits par les divers variantes de conspirationnistes comme voulant asservir ou détruire les autres humains. Elle réapparait forcément lorsque des politiques menées de manière identique dans de nombreux pays et responsables de nombres de drames, blessures et morts, sont décidées.

La réalité actuelle est qu’au niveau mondial, des Etats se trouvent en situation de rapport de force inférieur face à des propriétaires d’entreprises privées, et leurs politiciens encore plus.

La réalité actuelle est aussi que le rappel de l’existence de cette forme d’antisémitisme, qui était celui de Mein Kampf, est utilisé de manière perverse comme slogan stigmatisant, pour persécuter les opposants à ces politiques, en les assimilant au nazisme, aux génocidaires, alors qu’ils demandent, à juste titre, la transparence démocratique sur les décisions des gouvernements et l’application du droit à l’encontre des associations éventuelles de malfaiteurs et autres criminels.

Le rapport de force entre Etats et grands propriétaires d’entreprises, n’est lui-même en rien une fatalité. La détermination du droit de la propriété est toujours une décision et un choix politique. Elle est certes complexe lorsque des infrastructures lourdes apparaissent utiles pour créer des richesses utiles à la population. Mais reste avant tout politique.

La force publique n’est jamais que celle des personnes, des individus, qui exécutent les décisions résultant des législations, en application de tel ou tel droit de la propriété, qu’il s’agisse de propriété d’infrastructure, de biens naturels ou du vivant, de productions intellectuelles comme des autres.

La législation et les conventions internationales doivent donc être régulièrement réexaminées, en fonction du constat des abus rendus possibles par l’évolution des techniques et des connaissances.

Les historiens devront donc examiner, pays par pays, décision par décision, sur la base de quel conseil, par qui et quand et où, ont été prises les décisions dont l’effet sur la santé de la population a été affreux.

Telles que l’interdiction de prescrire des médicaments dont les contre-indications et doses toxiques sont connues depuis des décennies, telles que l’obligation faite y compris aux enfants de porter des masques réduisant l’oxygénation de leur corps, l’obligation faite à des populations de demeurer dans des habitations dont la température et l’aération nuisaient à la santé, la contrainte à subir des injections de produits dont les effets néfastes possibles ou connus avaient été expliqués par leurs inventeurs, et autres.

Ce n’est qu’une fois ce travail réalisé, qu’ils pourront savoir si parmi les décideurs se trouvent des personnes perverses dont le but était véritablement de tuer ou de faire souffrir ou d’asservir, ou pas, et quel a été effectivement leur rôle.

En attendant les résultats de cette recherche, le simple constat du recours par nombre d’Etats à des grands cabinets conseils internationaux pour définir leur politique sanitaire ou leur communication sur cette politique est un scandale historique majeur, car il implique par définition, la priorité donnée aux bénéfices des entreprises privées sur les besoins médicaux des populations. Crime politique capital s’il en est.

Comme l’expliquait le regretté Dr Zelenko, cette fois non seulement contre les juifs et en particulier les israeliens, mais contre tous les peuples.

Je rappelle à ce sujet que la règle indispensable à la justice est la présomption d’innocence, et qu’il parait évident que les personnes ayant elles-mêmes été vaccinées (avec les guillemets que chacun voudra mettre) ne peuvent être soupçonnées d’avoir eu d’intention malveillante envers ceux à qui elles ont demandé de les imiter.

Enfin, je mets en garde contre l’emploi abusif du terme complotisme, qui signifie normalement soit, une tendance politique à utiliser les complots, soit une tendance intellectuelle à présumer des complots sans avoir de preuves d’actes précis d’ententes, c’est-à-dire à avoir un raisonnement irrationnel, à confondre spéculation et preuves de faits, d’événements survenus dans la réalité.

Le fait de demander des enquêtes sur des évènements pouvant, selon certains indices, résulter d’ententes tombant sur le coup de lois, juridiques ou morales, est lui, parfaitement rationnel. Pour ce qui est du rôle des cabinets de conseil, demander les investigations dans le fonctionnement de ces bureaux et leurs relations avec les politiciens et entrepreneurs, est une démarche parfaitement normale dans une société démocratique.

Les campagnes de communications tendant à refuser totalement au public, aux députés, l’accès à ces données, accolent l’étiquette de complotiste à ceux qui font ces demandes, de manière malhonnêtes, en jouant sur la confusion dans les différentes formes de référence à des ententes. L’utilisation de cette confusion doit être dénoncée, et le piège qu’elle tend, évité.

Le piège sémantique consiste, à force de pression, en jouant sur le fait qu’un mot, qu’un sème, répété, entre peu à peu dans le langage, à faire croire qu’il faudrait se qualifier soi-même de complotiste pour demander une enquête, renforçant alors l’idée dans le public, que la confusion n’en serait pas une mais serait une proposition vraie : « Demander des enquêtes sur d’éventuels accords illégaux ne saurait être qu’une tendance irrationnelle issue d’esprits antisémites, ne saurait être que « complotiste » ».

Il est évident que l’anti-complotisme est la méthode utilisée pour protéger les entreprises et politiciens et autres responsables, contre des enquêtes judiciaires nécessaires, et non pas du tout ce qu’il se targue d’être, et que de véritables historiens comme Pierre-André Taguieff, font réellement, soit l’étude des textes et propos accusant généralement les juifs en général de malfaisance sans preuve de faits réels.